travaux2019

 

 

 

L'exerciseur

  2016

En collaboration avec Elvia Teotski


Video, HD, 16:9

 





Réalisé durant une résidence au nord du Québec, le film « Tumbleweeds (ou l’exerciseur) » se situe entre la performance, le film contemplatif, le road movie et la sculpture en mouvement.

Les éléments sphériques apparaissant et tourbillonnant à l’image font directement écho aux virevoltants (en anglais « tumbleweeds »), ces plantes issues de terres arides qui -une fois séparées de leur racines- s’envolent en tourbillonnant le long des routes, comme on en voit souvent dans les westerns.
Réalisées à base de différentes essences de bois de placage (matériaux de luxe utilisé en ébénisterie), ces sphères ouvertes de différentes tailles sont aussi autant de jouets géants offerts à l’espace environnant ; le vent étant seul décideur de leur direction. En effet ces boules peuvent aussi rappeler les jouets en osiers utilisés comme ballons dans certains pays comme la Birmanie.
Relativement légères (en raison de la souplesse de leur matériaux), ces sculptures sont amenées à évoluer dans le paysage au gré du vent et de ses caprices, jusqu’à leur détérioration progressive.
Au travers ces clins d’oeil au cinéma populaire du Grand Ouest, ces formes errantes et solitaires évoquent aussi, par extension, la désolation de certains grands espaces, leur aridité ambiante et l’absence de toute vie humaine, l’idée de vide et d’immersion dans ce paysage aux lignes d’horizon interminables.
La comparaison peut-être faite avec les grands espaces d’Amérique du Nord, où l’exode rurale et l’agriculture intensive vident peu à peu le paysage de toute présence de vie, ne devenant plus que d’immenses zones de passage (trucks, 4x4, etc.)
Ici, le tournage vidéo est le prétexte à la réalisation de sculptures éphémères, ou vis-et-versa. Ou la sculpture prétexte au road movie fictionnel.

Enfin, ces sphères indomptables sont aussi une manière détournée d’ironiser sur une pratique du tourisme mercantile locale regroupant un grand nombre de « sculpteurs sur bois » ; car à l’opposé de cette pratique, ces sculptures n’ont rien de massif ou d’imposant, elles sont libres et légères et complexes.



vues du tournage :




© Jeremy Laffon & Elvia Teotski




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