« Epilepsis est une installation qui intervient directement sur l’espace qui lui sert de support : d’une certaine manière elle fait «évoluer» l’espace d’exposition, qui réactive le lieu.
L’installation est ici composée de trois machines autonomes (construite sur le modèle du pic-vert) que l’on découvre au fur et à mesure : l’une entame le sol, l’autre le mur et la troisième s’acharne sur une vieille porte en bois donnant sur une seconde cave.. Il y a dans cette proposition un aspect anti spectaculaire et un côté frustrant -voire déceptif- pour le spectateur car il l’entend mais ne la voit jamais en marche. Au fur et à mesure de sa circulation dans l’exposition, il est appelé par le son provenant de la cave, en se disant « il se passe quelque chose en bas ». Puis dès qu’il franchit le seuil de la cave, les «pics-verts» s’arrêtent pour ne se réactiver qu’une fois la pièce vide de toute présence.
On peut toutefois voir les traces d’impacts de ce travail souterrain, attaquant le patrimoine, mais aussi créant des rythmes asynchrones et en décalage progressif permanent. En effet, aucun piolet ne tape au même moment, ce qui crée une variation intéressante du rythme. Chaque son étant différent selon la zone d’impact (fer, bois, dalle de plâtre); ce qui permet de réactiver ces éléments qui passeraient inaperçu (un vieil élément en ferraille, une vieille porte, la jonction entre les dalles..). Il y a un côté très naturel, finalement, car on en oublie la mécanique.